L'espoir des français

Publié le par Lilian


Nicolas Sarkozy est le premier président de la République à afficher clairement sa croyance catholique et ainsi vouloir brouiller les frontières entre philosophie et religion, éducation spirituelle et éducation scolaire. L'espérance qu'il veut pour les français doit passer par une expression spirituelle forte d'un catholicisme qui selon lui, reste le pilier de la construction de l'histoire de la France. De plus, il promet de ne pas toucher aux fondamentaux de la loi de 1905.

On reconnaîtra sur ce sujet le "style présidentiel" : Nicolas Sarkozy, en bon catholique défenseur de valeurs morales qui sont les racines de la France, déclarera cependant de ne pas être un pratiquant régulier. Quant à la dimension spirituelle, on ne peut que s'apercevoir qu'il préfère nettement le yacht de Bolloré à un monastère.

Le 20 décembre, Nicolas Sarkozy s’est exprimé à Saint-Jean-de-Latran, au Vatican. Voici des extraits de son discours :

«La foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature. […] Les racines de la France sont essentielement chrétiennes. Tout autant que le baptême de Clovis, la laïcité est un fait incontournable dans notre pays. […] Elle est devenue une condition de la paix civile. Et c’est pourquoi le peuple français a été aussi ardent pour défendre la liberté scolaire que pour souhaiter l’interdiction des signes ostentatoires à l’école.

J e partage l’avis du Pape quand il considère, dans sa dernière encyclique, que l’espérance est l’une des questions les plus importantes de notre temps.

Un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’homme et de femmes qui espérent. La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres, n’ont pas rendu les Français plus heureux.

Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur.»

Le 14 janvier, le président de la République s’exprimait à Riyad, en Arabie Saoudite :

«Le sentiment religieux n’est pas plus condamnable à cause du fanatisme que le sentiment national ne l’est à cause du nationalisme.

Je ne connais pas de pays dont l’héritage, dont la culture, dont la civilisation n’aient pas de racines religieuses. Ce sont les religions […] qui nous ont les premières appris les principes de la morale universelle, l’idée universelle de la dignité humaine […].

La vie de l’Homme n’a pas qu’une dimension matérielle. Il ne suffit pas à l’Homme de consommer pour être heureux. Une politique de civilisation, c’est une politique qui intégre la dimension intellectuelle,morale, spirituelle».

Pour aller plus loin sur le sujet :
>> Modifier 1905
>> "Une tentative néocléricale", par Jean Bauberot, historien de la laïcité

Source : Libération.fr
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article