Il y a un vieux qui veut te voir... et il veut du thé!
Hier soir, dans le cadre du 12ème Festival du Cinéma Gay et Lesbien, était projeté en avant-première au Grand Rex le nouveau film de Q. Allan Brocka, Boy Culture, déjà auteur de la comédie Eating out en 2004.
Boy Culture, c'est l'histoire de X. un prostitué de luxe, vivant grassement de ses passes à Seattle et qui se retrouve confronté à un nouveau client, Grégory, 79 ans, qui établit une règle claire entre eux : X. doit le désirer autant que Grégory le désire. Commence ainsi une longue séries de conversations... et ce n'est pas vraiment le fort de X. à caractère cynique, froid, désabusé, mais paradoxalement espérant toujours trouver l'homme de sa vie.
Sauf qu'il a déjà l'homme de sa vie : il est sous son toit en la présence de Andrew, son colocataire "boyfriend material", qui brise ses principes et commence à coucher avec tout ce qui bouge. Si on ajoute son deuxième colocataire, Joey, jeune ado de 18 ans complètement accro à X, le puzzle sexuel et compliqué de Boy Culture peut se mettre en place.
A la base, Boy Culture était une nouvelle écrite par Matthew Rettenmund en 1995. Le producteur et scénariste Philip Pierce, peu après le succès de Eating Out de Q. Allan Brocka, ressortait le projet Boy Culture des cartons. Le film stagnait depuis dix ans et il voyait en Q. Allan Brocka l'homme idéal pour mener à bien son script. Le réalisateur avait été séduit par le personnage de X., qu'il considère un peu comme son alter-ego : très doué pour la distanciation sur un milieu et ses règles qu'il connaît par coeur, mais dès qu'il s'agit de son propre cas, un renfermement émotionnel doublé d'un cynisme plus que piquant. Le tournage commença en novembre 2004 à Seattle pour se compléter en dix neuf jours, dont trois de pluie intense...
Boy Culture, c'est l'histoire de X. un prostitué de luxe, vivant grassement de ses passes à Seattle et qui se retrouve confronté à un nouveau client, Grégory, 79 ans, qui établit une règle claire entre eux : X. doit le désirer autant que Grégory le désire. Commence ainsi une longue séries de conversations... et ce n'est pas vraiment le fort de X. à caractère cynique, froid, désabusé, mais paradoxalement espérant toujours trouver l'homme de sa vie.
Sauf qu'il a déjà l'homme de sa vie : il est sous son toit en la présence de Andrew, son colocataire "boyfriend material", qui brise ses principes et commence à coucher avec tout ce qui bouge. Si on ajoute son deuxième colocataire, Joey, jeune ado de 18 ans complètement accro à X, le puzzle sexuel et compliqué de Boy Culture peut se mettre en place.
A la base, Boy Culture était une nouvelle écrite par Matthew Rettenmund en 1995. Le producteur et scénariste Philip Pierce, peu après le succès de Eating Out de Q. Allan Brocka, ressortait le projet Boy Culture des cartons. Le film stagnait depuis dix ans et il voyait en Q. Allan Brocka l'homme idéal pour mener à bien son script. Le réalisateur avait été séduit par le personnage de X., qu'il considère un peu comme son alter-ego : très doué pour la distanciation sur un milieu et ses règles qu'il connaît par coeur, mais dès qu'il s'agit de son propre cas, un renfermement émotionnel doublé d'un cynisme plus que piquant. Le tournage commença en novembre 2004 à Seattle pour se compléter en dix neuf jours, dont trois de pluie intense...
Maintenant que le décor est planté, que vaut exactement le film?
Si vous avez déjà vu Eating out, vous reconnaîtrez la patte du réalisateur : du bon goût pour le physique des acteurs, la maîtrise du découpage du récit, les punchlines... Mais aussi du mauvais goût (hélas) : l'eurodance pour seule bande sonore, le film tourné en numérique et un sens du happy-end parfois désarmant.
Le casting est très réussi et la trouvaille du film est sans aucun doute Patrick Bauchau qui joue le rôle de Grégory. Il insuffle ce qu'il faut de charisme mutin pour un personnage bien chargé niveau cliché : le vieux sage agoraphobe riche et manipulateur. Le choix de X. est critiquable, en particulier sa voix monocorde et traînante, mais finalement très Seattle-like quand on y pense.
L'histoire est quant à elle, plutôt originale et bien traitée, mais possède très vite ses limites : le personnage de X. s'en sort plutôt bien, mais ses faire-valoirs se limitent à leur quota minimum : l'amie goudoue bavarde aux cheveux roses se limite à bavasser, le jeune queutard amoureux transi-follasse de service se contente de... exactement ce que je viens de décrire et la psychologie de Andrew, le "boyfriend material", lui aussi se résume à ça.
Il y a peut être un problème d'intention dans Boy Culture : on ne sait plus trop si on navigue entre comédie lourdingue et assumée, ou chronique sociale bitchy et référencée. Le mélange des genres, prôné par le sujet du film, devient vite un obstacle à la réalisation. Seattle est par exemple complètement sous-exploité dans le film : on ne verra de cette ville trop peu connue qu'un banc public dans un parc, une terrasse de café et... la pluie battante. Même Queer as Folk faisait plus le promo de Pittsburgh, c'est dire! Quant à parler de drame.. on reste relativement dans un drame très american way of life : que va faire ce pauvre prostitué riche pour tenter de conquérir son colocataire? On reste souvent détaché de la problématique, car l'identification est limitée.
Boy Culture se laisse regarder sans peine avec des amis : on passe à un bon moment, mais le film n'est pas aussi transgressif et/ou branché dans son message qu'il le voudrait et s'oublie vite après l'écran noir.
Boy Culture (2006) de Q. Allan Brocka
Sortie française programmée pour mi-janvier 2007
Avec : Derek Magyar, Patrick Bauchau, Darryl Stephens, Jonathon Trent, Peyton Hinson, Kyle Santler, Emily Brooke Hands...
Si vous avez déjà vu Eating out, vous reconnaîtrez la patte du réalisateur : du bon goût pour le physique des acteurs, la maîtrise du découpage du récit, les punchlines... Mais aussi du mauvais goût (hélas) : l'eurodance pour seule bande sonore, le film tourné en numérique et un sens du happy-end parfois désarmant.
Le casting est très réussi et la trouvaille du film est sans aucun doute Patrick Bauchau qui joue le rôle de Grégory. Il insuffle ce qu'il faut de charisme mutin pour un personnage bien chargé niveau cliché : le vieux sage agoraphobe riche et manipulateur. Le choix de X. est critiquable, en particulier sa voix monocorde et traînante, mais finalement très Seattle-like quand on y pense.
L'histoire est quant à elle, plutôt originale et bien traitée, mais possède très vite ses limites : le personnage de X. s'en sort plutôt bien, mais ses faire-valoirs se limitent à leur quota minimum : l'amie goudoue bavarde aux cheveux roses se limite à bavasser, le jeune queutard amoureux transi-follasse de service se contente de... exactement ce que je viens de décrire et la psychologie de Andrew, le "boyfriend material", lui aussi se résume à ça.
Il y a peut être un problème d'intention dans Boy Culture : on ne sait plus trop si on navigue entre comédie lourdingue et assumée, ou chronique sociale bitchy et référencée. Le mélange des genres, prôné par le sujet du film, devient vite un obstacle à la réalisation. Seattle est par exemple complètement sous-exploité dans le film : on ne verra de cette ville trop peu connue qu'un banc public dans un parc, une terrasse de café et... la pluie battante. Même Queer as Folk faisait plus le promo de Pittsburgh, c'est dire! Quant à parler de drame.. on reste relativement dans un drame très american way of life : que va faire ce pauvre prostitué riche pour tenter de conquérir son colocataire? On reste souvent détaché de la problématique, car l'identification est limitée.
Boy Culture se laisse regarder sans peine avec des amis : on passe à un bon moment, mais le film n'est pas aussi transgressif et/ou branché dans son message qu'il le voudrait et s'oublie vite après l'écran noir.
Boy Culture (2006) de Q. Allan Brocka
Sortie française programmée pour mi-janvier 2007
Avec : Derek Magyar, Patrick Bauchau, Darryl Stephens, Jonathon Trent, Peyton Hinson, Kyle Santler, Emily Brooke Hands...